MiFID II – 1er Janvier 2018 : une révolution pour la recherche equity ?

Rech eq 
Le 25 avril dernier j’ai assisté à une conférence organisée par le CFA France sur les impacts de MiFID II en analyse financière.
Scope :
Analyse financière buy-side et sell-side =>En pratique : Les équipes de recherche des activités Global Markets (equity, crédit, Fx etc…) des groupes bancaires, les boutiques de brokerage, et toutes les sociétés de gestion européennes faisant de la gestion d’actifs sous mandat
Objectif :
Distinguer les coûts liés à la recherche de ceux liés à l’exécution des trades, qui étaient jusqu’ici facturés dans le même package. En d’autres termes : décorréler la recherche de l’exécution, éviter que les gérants ne soient amenés à choisir de passer des ordres avec des brokers en fonction  des services de recherche reçus, mettant ainsi en péril le principe de Best execution. Le but recherché étant plus de transparence et moins de conflits d’intérêts.
Mise en œuvre :
       Les analystes devront déterminer un prix pour leurs services de recherche ;
       Le coût de la recherche sera dissocié de toutes les commissions d’exécution d’une transaction ;
       La recherche pourra être payée :
o    Soit en compte propre pour les sociétés de gestion (impactant ainsi leur P&L)
o    Soit par le client (investisseur) à travers un RPA (Research Payment Account). Le fonctionnement du RPA devra être formellement agréé par le client et la société de gestion. Le RPA sera sous la responsabilité du gérant qui devra justifier de son niveau d’utilisation et de la qualité de la recherche reçue, selon des critères à définir. Le budget du RPA, agréé par les deux parties, devra être tenu par la société de gestion, et un reporting régulier adressé au client.  Les budgets alloués à a recherche pourront être mutualisés pour plusieurs clients suivant la même stratégie (composite), puis répartis par RPA.
Problématiques opérationnelles :
       Difficultés de décorréler le coût de la recherche obligataire des coûts de transaction (car inclus dans le spread)
       Hétérogénéité des traitements pour un groupe international : les équipes de recherche européennes n’auront pas le même fonctionnement que les autres équipes d’analystes. A noter que le coût de la recherche reçue d’une société non européenne devra également être distinct des autres commissions.
       La réglementation ne  s’appliquera qu’aux mandats alors que ce sont en général les mêmes gérants qui s’occupent des mandats et des fonds (OPCVM)
Impacts attendus
       Davantage de spécialisation des boutiques de recherche (large/mid/small cap, equity, crédit, big data, par secteur, etc….) ;
       Une déclinaison du nombre d’analystes, les survivants seront ceux qui se spécialisent et ceux ayant atteint une certaine renommée ;
       Des acteurs devenant de plus en plus indépendants ;
       Des investisseurs qui se dotent eux-mêmes de moyens de faire de la recherche ;
       Le développement des agrégateurs de recherche (des « google de la recherche » qui pourraient classer les analystes selon des critères définis)
       Encore plus de pression du côté des analystes dont la qualité des analyses (a posteriori) sera davantage traquée
 
ð  Au final : une recherche de meilleure qualité, encore plus pointue, plus ciblée.

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